Le 7 avril dernier, lors de la finale régionale d’Université Paris-Est, Michaël Gonzva, doctorant de l’école doctorale Ville Transports et Territoires, était sélectionné pour représenter UPE à la demi-finale puis à la finale nationales du concours MT180organisées à Bordeaux les 30 et 31 mai derniers. Bien qu’il n'ait pas remporté sa place pour la finale internationale francophone, cette expérience s’est révélée très riche pour Michaël Gonzva, aussi bien humainement que professionnellement.

Université Paris-Est : Pourquoi avoir participé au concours « Ma thèse en 180 secondes » ?

Michaël Gonzva : J’ai souhaité participer au concours MT180 pour plusieurs raisons. 

Tout d’abord, parce que le Département des études doctorales (DED) d’Université Paris-Est proposait des journées de formation en communication et en médiation scientifique et je pense que l’on peut toujours apprendre à être un meilleur communicant face à un public à convaincre. C’est d’autant plus vrai dans le cas d’une communication autour d’un doctorat où, en plus d’avoir une bonne communication (fluidité, voix posée, etc.), il est nécessaire que le public comprenne ce que l’on raconte ! Et sur des sujets aussi spécifiques que ceux d’une thèse, c’était un vrai défi je trouve. 

Une autre des raisons qui m’ont motivé a été celle d’avoir déjà participé à un concours équivalent fin 2015. En effet, étant en thèse CIFRE au sein du groupe d’ingénierie ferroviaire SYSTRA, filiale de la SNCF et de la RATP, j’ai eu l’occasion de participer au concours interne « MT180 » organisé par la SNCF lors de sa journée doctorale annuelle. Certes ce concours n’était pas officiel mais avait été organisé comme tel, et nous avons notamment bénéficié d’une formation de vulgarisation scientifique afin de présenter notre sujet de thèse devant un public très large issu du monde ferroviaire. C’était là aussi une expérience très intéressante de présentation de sa thèse en un temps très court.

Enfin, une dernière motivation, et pas des moindres, aura été celle de mes encadrants qui m’ont encouragé à le faire !

Comment vous êtes-vous préparé ?

L’essentiel de ma préparation a pu se faire grâce aux journées de formations proposées par le DED axées sur  deux aspects : d’une part, sur le « fond », avec un travail de vulgarisation du sujet de thèse, la problématique et les moyens pour y parvenir. C’était vraiment un travail sur le message à faire passer ; et d’autre part,  sur la « forme », c’est-à-dire la voix posée, la clarté du propos, occuper la scène, la gestuelle appropriée afin de souligner le propos, etc.

Le travail de formation a été assuré par un binôme très complémentaire notamment avec un comédien de théâtre. Au-delà du concours « MT180 », ces séances ont été l’occasion de prendre la parole en public et d’apprendre à assurer une intervention orale. 

Avez-vous rencontré des difficultés particulières ? 

La difficulté essentielle était, et c’est bien le but, de véhiculer notre message en seulement 3 minutes. En 180 secondes, il faut présenter le contexte de notre sujet de thèse, le sujet lui-même et ses problématiques, la façon avec laquelle on appréhende ces problématiques, et les éléments de sortie prévus pour la thèse. Bref, résumer 3 ans de thèse en 3 minutes, c’est-à-dire 1 année de travail par minute… Voilà la difficulté numéro un ! Et pendant ces 3 minutes, il s’agit d’être convaincant, d’emmener notre public dans notre sujet, dans notre univers quotidien qu’ils ne connaissent absolument pas et leur montrer à quel point il est passionnant. 

Conseilleriez-vous aux doctorants de vivre cette expérience et si oui, quels conseils leur donneriez-vous ?

Je le leur conseille volontiers, oui. Le concours est l’occasion de rencontrer des personnes vraiment passionnantes et passionnées aux sujets de thèse très captivants. L’ambiance était d’ailleurs très bonne durant les formations, avec un groupe de doctorants où chacun portait l’autre, où chacun aidait l’autre à rendre son message encore plus clair. C’est réellement enrichissant car la formation de communication et médiation scientifique est extrêmement utile : présenter notre thèse très succinctement sans pour autant dénaturer notre travail à un futur recruteur après la thèse, (re)donner au doctorat la reconnaissance qu’il mérite en tant que formidable moyen de former des professionnels spécialistes sur des sujets « de pointe », montrer que nous ne sommes pas des chercheurs enfermés dans leur bureau mais bien des experts qui travaillons sur des thèmes actuels et en devenir - comme les avancées médicales, l’urbanisme, le nucléaire, les mathématiques ou encore les sciences humaines et sociales.

Finalement, après cela, présenter sa thèse en 15 minutes, en anglais, durant une conférence à l’autre bout du monde deviendrait presque un jeu d’enfants.

Découvrez la présentation de Michaël lors de la finale nationale 2016 de MT180 : 
« Résilience des systèmes de transport guidé en milieu urbain face à différents risques naturels, technologiques et d’exploitation : approche quantitative et stratégies de protection »

En savoir plus sur le concours