Le 22 mars dernier, Université Paris-Est organisait la 4e édition de sa finale du concours « Ma thèse en 180 secondes ». L’objectif du concours est de permettre aux doctorants et aux jeunes docteurs de présenter leurs travaux de recherche en trois minutes à un public profane et diversifié et à l’aide d’une seule diapositive. À l’issue des présentations des candidats, ce sont Cécile Defforge, de l’école doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement et Henri Gérard, de l’école doctorale Mathématiques et STIC, qui ont été sélectionnés par le jury et le public pour représenter UPE face à 54 autres candidats à la demi-finale nationale organisée par le CNRS et la CPU (Conférence des présidents d’université) le 6 avril dernier.

S’ils ne font finalement pas partie des 16 finalistes, Cécile Defforge et Henri Gérard n’ont pas démérité. Ils reviennent aujourd’hui sur cette expérience et nous racontent leur motivation pour participer au concours et leur vécu dans cette aventure.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de postuler au concours « Ma thèse en 180 secondes » ?

Cécile Defforge : Pendant une thèse, on a régulièrement l’occasion de présenter nos travaux de recherche, mais cela se fait le plus souvent lors de conférences devant d’autres chercheurs spécialisés dans des domaines proches du nôtre. Je pense qu’il est important de rendre les sciences accessibles à tous. L’exercice de présenter ma thèse en 3 minutes de façon claire et simple m’intéressait vraiment et me semblait aussi complémentaire des présentations plus conventionnelles en conférence. 

Le concours MT180 est un excellent moyen de communiquer sur la recherche en général et sur son propre sujet de thèse évidemment, et ce, auprès d’un public assez large. Il me semble que le concours permet de donner une image plus dynamique et plus moderne des doctorants et des chercheurs, qui sont plus accessibles qu’on ne le pense !

Henri Gérard : J'ai voulu participer au concours pour valoriser la communication dans la recherche car les doctorants peuvent être considérés comme des "rats de laboratoires" par certaines personnes. Je voulais ainsi montrer que les mathématiques peuvent être fun pourvu qu'on nous donne envie d'en faire.

Que retiendrez-vous de cette expérience ?

Cécile Defforge : Déjà il a fallu rendre mon propre sujet de thèse accessible à un public de non initiés ! En participant à MT180, j’ai donc beaucoup appris sur la médiation scientifique et sur les méthodes de vulgarisation. Université Paris-Est accompagne aussi les candidats aux concours en leur offrant des formations sur la prise de paroles en public. C’était très intéressant parce que cela nous a permis de travailler le fond et la forme de nos présentations.

Toute cette préparation m’a forcée à prendre du recul par rapport à ma thèse et à réfléchir à la finalité de mes travaux de recherche. Je suis donc maintenant encore plus motivée pour la suite de ma thèse !

Henri Gérard : La vulgarisation est un travail frustrant car on a l'impression de passer sous silence les aspects les plus intéressants de notre thèse pour expliquer uniquement le problème. Mais quand on voit les retours très positifs des personnes, qui nous expliquent avoir compris les enjeux et qui désirent en savoir plus sur notre sujet, c'est la plus belle des récompenses qu'un doctorant puisse avoir.

Qu’avez-vous le plus apprécié ? Et le moins apprécié ?

Cécile Defforge : J'ai beaucoup apprécié de faire connaître mon sujet de thèse et de partager pendant quelques minutes ma passion pour les sciences. La préparation de ce concours était aussi l'occasion de rencontrer d'autres doctorants passionnés par leur recherche sur des thématiques très variées !

Si j’avais un point négatif à mentionner, c’est que 3 minutes c'est trop court ! Bien sûr c’est le principe du concours, mais quand c'est notre tour, on aimerait pouvoir en dire davantage et quand on écoute les autres, on aimerait en savoir plus !

Henri Gérard : Le moment que j’ai le plus apprécié est mon passage à la finale d’Université Paris-Est car je faisais face à un public varié, dans une salle plus qu'agréable et qu'on a même pu toucher des étudiants de classe préparatoire venus assister à la finale.

À l’inverse, j’ai moins apprécié la demi-finale nationale car  les conditions n’étaient pas les mêmes : les candidats présentaient leur thèse devant le jury et les autres demi-finalistes. Pour moi, l’absence d’un public diversifié a accentué le caractère compétitif du concours, que je ne recherchais pas particulièrement. L'expérience des demi-finales reste néanmoins très positive.

Recommanderiez-vous aux autres doctorants de participer à ce concours ?

Cécile Defforge : Au vu de mes réponses précédentes, vous vous doutez que je recommande vivement aux autres doctorants de participer à ce concours ! Il me semble que la recherche c'est aussi partager ses connaissances et ses résultats. MT180 est un exercice de communication différent des standards de la recherche, mais à mon sens très enrichissant tant sur le plan personnel que dans le cadre de ma thèse.

Henri Gérard : Oui, je recommande vivement aux autres doctorants de le faire car on se prend au jeu d'expliquer sa thèse et on souhaite vraiment que les autres comprennent. De plus, ça nous fournit une vidéo de 3 minutes pour les recruteurs ou les membres de la famille qui nous disent : "on a enfin tout compris". Même s'ils ne savent pas encore qu'ils n'ont compris que le début.

Université Paris-Est tient à remercier Cécile Defforge, Henri Gérard et tous les participants à l’édition 2018 du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Rendez-vous l’année prochaine !

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